Présence du religieux et
encadrement de la diversité dans les établissements d’enseignement supérieure
Chercheurs impliqués : Amiraux, Dejean, Gaudreault-Desbiens, Koussens (Dilhac)
Au Québec, les débats publics devenus récurrents sur les processus de radicalisation, menant ou non à des actes de violence, ont rapidement atteint les établissements d'enseignement supérieur. Ces débats se sont faits à la faveur d'une médiatisation liée au départ en Syrie de plusieurs adolescents et jeunes adultes scolarisés dans des cégeps.
L’arrestation de deux étudiants collégiaux en mai 2015, soupçonnés d'avoir voulu quitter le pays possiblement afin de se joindre au groupe armé État islamique, de même que l'incarcération de deux jeunes ayant fréquenté un collège montréalais, en attente de procès pour des faits terroristes, contribuent de manière importante à ces débats portant sur la religion et la diversité. Devenant par ce biais le cœur de l’attention médiatique et politique, plusieurs Cégeps et Universités ont alors interrogé leurs pratiques d'aménagement institutionnel de la diversité culturelle et religieuse, remettant parfois en cause l’opportunité d’autoriser toutes pratiques ou manifestations religieuses au sein de leur établissement.
Dans cette perspective, un lien de cause à effet – aujourd’hui contesté par une récente enquête scientifique – s'est établi entre la tenue d’activités religieuses au sein des établissements d'enseignement et la radicalisation violente des jeunes adultes. Ainsi, si depuis plus de dix ans, c’est principalement l’expression individuelle des convictions religieuses (port de symboles religieux au sein des institutions publiques) qui fait l’objet de débats au Québec, les conditions de garantie de l’expression collective des croyances (lieux de culte et espaces destinés aux prières) suscitent à leur tour des discussions publiques. Ces espaces, tant dans leur administration que par leur présence physique, impliquent des enjeux juridiques et sociaux méritant que l’on s’y attarde, particulièrement au sein des milieux éducatifs. Ce volet fait coexister les enjeux juridiques et des problématiques sociales autour de l’impact des représentations sur les interactions en situation.
Deux activités sont envisagées :
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Un projet de recherche soumis au Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur (Dejean, Koussens), attente de la confirmation (hiver 2018).
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Une demande d’expertise auprès de Amiraux, Gaudreault-Desbiens, Koussens, par deux universités québécoises pour proposer un guide des bonnes pratiques en matière d’encadrement de la diversité religieuse dans les universités au Québec.